Victoire Maçon Dauxerre est une ex-mannequin pour Élite. Elle témoigne de sa descente aux enfers dans l’anorexie face au monde de la mode.

Victoire Maçon Dauxerre n’a que 17 ans lorsqu’elle se fait repérer dans la rue par un agent de chez Elite qui va changer sa vie. Il lui propose de démarrer une carrière de mannequin. Dans un premier temps, elle refuse, car son désir était de faire Sciences Po. Malheureusement, elle rate le concours, et accepte donc de rentrer dans le mode du mannequinat.
 C’est le rêve de beaucoup de jeunes femmes que de défiler et de rencontrer des mannequins et des couturiers de hautes renommés. Mais pour pouvoir se faire une place dans le milieu de la mode, elle se fixe comme objectif : MAIGRIR. Maigrir encore plus, mais sa vie est en danger et c’est pourquoi elle fui les podiums pour sauver sa vie. Elle sort un livre dans lequel elle parle de l’anorexie et comment elle s’en est sortie.

« Jamais assez maigre, est le livre de Victoire Maçon Dauxerre ancien mannequin star qui dénonce aujourd’hui les dérives d’un milieu qu’elle a fréquenté très jeune. Elle n’a que 17 ans lorsqu’elle est repérée dans la rue par une grande agence de mannequin. A ses début, la jeune femme faisait 56 kilos pour 1m78 ce qui correspondait à une taille 36. Les professionnels de la mode la jugent pas « assez maigre » car il faut faire une taille 32-34.
C’est alors qu’elle va démarrer un régime drastique pour perdre du poids le plus rapidement possible. Sa nourriture se compose essentiellement de pommes. En effet, elle consomme 3 fruits par jour, pas plus, et des boissons gazeuses ce qui la « cale ». Elle s’octroie une fois par semaine un petit bout de poisson ou de poulet. « arrête de manger, tu vas grossir » voici la phrase qui lui vient à chaque en tête, mais celle-ci prend de l’ampleur à l’approche de la Fashion Week de New Yok où elle doit y participer. Elle se confie sur son état d’esprit face à la nourriture « Chaque aliment devenait une angoisse. Je me disais que j’étais énorme et que je n’allais jamais rentrer dans les vêtements. A partir de là, ça a été une spirale infernale ».

Grâce à e régime alimentaire draconien qui lui fit perdre 10 kilos en deux mois. C’est alors qu’elle atteint les 47 kilos, et faisait désormais cette fameuse taille 32.  Elle était arrivée à cet état d’extrême de maigreur qui à tout moment pouvait l’entraîner vers la mort, car son IMC était seulement de 14,5. Son entourage n’y voit rien car ils sont loin d’elle « Dans la maladie, on manipule et on cache. Je faisais croire à mes parents que je mangeais, je portais des gros pulls. Et quand ma mère m’accompagnait dans les défilés ou les castings, elle me voyait au milieu de filles qui étaient toute comme moi. Etre maigre paraissait normal. »

Beaucoup pense que le milieu de la mode est une vie de rêve, mais la concurrence est dure, mais parfois ça peut devenir un vrai cauchemar. En effet, Victoire Maçon Dauxerre s’affaiblit, a de grosses carences et fait de l’ostéoporose. Malgré ses problèmes santé, elle parvient à garder le rythme des podiums « C’est l’adrénaline. On fait quelque chose d’exceptionnel, on porte des vêtements de grands créateurs… Mais il n’ya pas que ça. L’anorexie est une maladie mentale. Elle est dans votre cerveau et elle vous donne un sentiment de puissance incroyable. »

Il lui aura fallu 7 mois pour abandonner le mannequinat « Quand j’ai recommencé à m’alimenter, j’ai dû retrouver un minimum de sens commun. J’ai vu, qu’on me traitait comme un objet, que je n’étais plus q’un cintre. » Mais après l’anorexie, elle sombre dans la boulimie et son mal être est tellement fort qu’elle tente de mettre fin à ses jours. Cette ex-mannequin a été hospitalisée pendant trois mois pour ‘sauvé sa vie ».

Victoire Maçon Dauxerre  parle du milieu dans lequel a été en expliquant « Ils vous prennent au moment où vous êtes le plus fragile, vers 17-18 ans. Vous essayez de construire votre identité, vous voyez votre corps changer, mais eux ils empêchent ça. Ils nous disent ‘si tu veux être belle, tu dois être maigre’. on demande aux mannequins d’avoir des corps de petites filles. On les empêche de devenir des femmes. Pas de poitrine, pas de fesses, pas de formes féminines. »

Aujourd’hui, elle a remonté la pente, mais chaque jour elle fait face à ses démons « J’ai toujours un rapport conflictuel avec la nourriture. La maladie gâche la vie, même encore 5 ans après ».

Son livre est sortie peu de temps après l’adoption de la loi contre la maigreur des mannequins (lien ici). Pour Victoire Maçon Dauxerre « Il ne s’agit pas que des mannequins mais aussi des jeunes femmes qui s’identifient à elles. La mode touche des millions de personnes. On nous dit que la norme c’est un corps maigre, et que c’est ça la beauté. Alors qu’en réalité, c’est moche ». « C’est un premier pas, il faut maintenant que ce soit vraiment mis en place. Il faut changer les mentalités » en parlant des deux textes de lois.